Le prix de l’huile d’olive au Maroc est au cœur des discussions en raison des périodes de sécheresse récurrentes et de la spéculation qui persiste malgré les réglementations en place. Les deux dernières années de pluies rares ont eu un impact négatif sur la production, entraînant des prévisions selon lesquelles le prix d’un litre d’huile d’olive ne descendra pas en dessous de 100 dirhams dans certaines régions.
La récolte des olives, débutant en octobre dans des régions comme Al Haouz et s’étendant jusqu’à décembre dans des régions plus au Nord, a été affectée par des conditions climatiques difficiles, entraînant une baisse de la production. Les conditions défavorables pour les agriculteurs sont exploitées par les spéculateurs, créant un déséquilibre selon Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive.
Le gouvernement a récemment restreint l’exportation des olives et de leurs dérivés pour valoriser la production nationale et garantir l’approvisionnement du marché local. Cette mesure, valable jusqu’au 31 décembre 2024, vise à stabiliser les prix à la consommation et à contribuer à la sécurité alimentaire. Selon Benali, ces restrictions auront un impact psychologique immédiat sur les spéculateurs.
Malgré les fluctuations actuelles, Benali est optimiste quant à la stabilisation des prix entre 80 et 90 dirhams, soulignant que les hausses temporaires devraient revenir à des niveaux normaux. La production prévue pour l’automne 2023, estimée à 1,07 million de tonnes, devrait générer un chiffre d’affaires en amont de 7,4 milliards de dirhams, représentant une augmentation de 10% par rapport à l’année précédente. La filière oléicole, alignée sur la stratégie Génération Green (2030), vise à atteindre des objectifs ambitieux, dont une superficie de 1,4 million d’hectares et une production de 3,5 millions de tonnes.