La 11è édition du Festival équestre international de Mata, se tiendra du 2 au 4 juin à Madchar Zniyed (province de Larache), sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI.
Cet événement, organisé par l’association Alamia Laaroussia pour l’action sociale et culturelle, en partenariat avec le Festival international de la diversité culturelle de l’UNESC, sous le thème “Mata, patrimoine de l’humanité et rencontre des cultures”, indique un communiqué de l’association.
“Ce rendez-vous annuel, dont la pierre angulaire est la compétition équestre MATA, contribue à préserver un patrimoine civilisationnel immatériel ancestral et fait revivre des traditions séculaires de la région”, a souligné le président du festival, Nabil Baraka, cité dans le communiqué, notant que Mata, ouvert sur les continents, est aujourd’hui un espace de convivialité et d’échange culturel, social et économique.
Il a relevé que cet événement, qui valorise la place du cheval dans la région du Nord et rend hommage à ses cavaliers, favorise également le développement économique et touristique des régions du Nord et Sud du Royaume, à travers la mise en avant de leurs multiples atouts et la promotion de leurs produits de terroir et d’artisanat riches et variés, et dont la renommée est désormais mondiale.
A l’instar des précédentes éditions, un programme riche en activités est prévu sur place. Pendant les 3 jours de l’événement, invités et visiteurs nationaux et internationaux pourront voyager dans l’histoire, grâce à la compétition de tradition ancestrale “MATA”, et découvrir les expositions des produits du terroir et de l’artisanat marocain.
Le Festival offre également à ses invités une série de soirées de chants soufis et de spectacles folkloriques locaux et nationaux, en plus d’autres activités d’animation, dont une campagne de sensibilisation sur le respect de l’environnement, et des jeux pour enfants.
Pour sa part, la présidente de l’Association Alamia Laaroussia pour l’action sociale et culturelle, Nabila Baraka, a indiqué que la foire des produits du terroir et de l’artisanat est désormais un moment fort de chaque édition du festival international d’équitation Mata, soulignant que cet événement sera l’occasion pour les provinces du Sud, l’invité permanent du festival, d’exposer leurs produits aux côtés des coopératives de la région du Nord et de permettre aux invités de découvrir la variété et la richesse des trésors du terroir des deux régions.
“C’est une démonstration de notre engagement pour la promotion de la dynamique touristique, culturelle et sociale et notre soutien au développement humain”, a-t-elle enchainé.
L’édition 2022 avait enregistré la participation de plus de 200.000 personnes entre visiteurs nationaux et internationaux. La compétition MATA a, quant à elle, attiré plus de 240 cavaliers de différentes tribus.
Elle a connu aussi la participation de 60 coopératives du Sud et du Nord du Maroc, ainsi que de Mauritanie, qui ont pu exposer leurs produits, et a été marqué par des soirées musicales animées par une brochette d’artistes marocains.
Cette édition sera émaillée de concerts de musique Jeblie et populaire, et d’hommages qui seront rendus à des personnalités culturelles et sportives.
Selon les organisateurs, les paysans autour du Jbel Allam accueillaient le printemps en pratiquant un jeu particulièrement original qui fait appel au courage, à l’adresse, à la souplesse, à la délicatesse, à l’intelligence et à la finesse de ceux qui s’y adonnent, notant qu’il s’agit d’un jeu où cheval et cavalier, en parfaite symbiose, célèbrent une complicité légendaire et surtout la culture ancestrale d’une région extraordinaire.
“Ce jeu, les Jbalas l’ont baptisé du nom de MATA”, fait savoir la même source, relevant que la tradition est, aujourd’hui encore, jalousement préservée par les tribus de Bni Arous et les règles du jeu scrupuleusement respectées.
Après le criblage des champs de blé, au village d’Aznid d’abord, puis dans d’autres par la suite, jeunes filles et femmes de la tribu à qui on confie cette opération l’accompagnent de leurs chants, de leurs youyous et de leurs fameux a ‘iyou’, au son des ghaitas et des tambours spécifiques à la région.
Ce sont ces mêmes femmes qui fabriquent, à l’aide de roseaux et de tissus, la poupée que vont se disputer les plus braves cavaliers de Jebala, région où l’art de monter les chevaux, de les élever et de les dresser est une forte spécificité culturelle.
Les cavaliers qui participent au jeu “MATA” doivent monter à cru, habillés des jellabas et amamas ancestraux. Selon la tradition orale, le vainqueur du jeu “MATA” est celui qui, usant de son adresse et de sa hardiesse, saura arracher la poupée aux autres cavaliers et l’emporter au loin. Une suprême récompense lui est alors attribuée : On le marie à la plus belle fille de la tribu.
Le jeu “MATA” est probablement inspiré du Bouzkachi, un jeu similaire mais plus violent, importé, selon la légende, par Moulay Abdeslam lbn Mashich lors de sa visite à Ibn Boukhari. Le bouzkachi pratiqué en Afghanistan a pour enjeu le cadavre d’une chèvre que se disputent les cavaliers dans des joutes brutales qui font de nombreux blessés.
Ce rendez-vous annuel célèbre une culture ancestrale par laquelle s‘exprime le sens de l’honneur réhabilité, la foi enracinée, le patriotisme comme école soufie et les valeurs spirituelles et universelles; tout l’héritage humaniste légué par le grand Quotb Moulay Abdeslam Ibn Mashich aux Chorfas Alamiyines, à la Tarika Mashichiya Shadhiliya et aux habitants de cette région exceptionnelle.