Aujourd’hui Google a décidé de rendre hommage à Farid El Atrache, chanteur, musicien, acteur et compositeur égyptien.
Issu d’une famille princière du Djébel el-Druze, massif montagneux dans le sud de la Syrie, Farid El Atrache naît le 19 octobre 1910 à As-Suwayda (Soueida en français) ville alors sous le joug des autorités ottomanes. Les Atrache gouvernent la région depuis 1879. Son père, Fahad Farhan Ismaïl El Atrache qui occupe de hautes fonctions se maria trois fois. De sa première femme il eut deux garçons, de la seconde Alia d’origine libanaise, cinq enfants dont Farid et, de la troisième, quatre autres. Peu après la mort de son père, Farid et ses quatre frères et sœurs suivent leur mère au Liban puis en Egypte.
Au Caire, Farid El Atrache étudie dans les écoles françaises et apprend la musique, l’oud et le chant à l’Académie de Musique où il a pour professeur le célèbre compositeur Riyad Al Sunbati. Dans les années 1930, il débute sa carrière de chanteur professionnel en travaillant pour les stations de radio privées égyptiennes. Finalement, il est engagé comme joueur d’oud pour la station de radio nationale et, plus tard, en tant que chanteur. Sa sœur, Asmahan, est aussi une chanteuse de talent et, pendant quelques années, ils travaillent ensemble. En 1941, ils jouent dans leur premier film «Victoire de la jeunesse» réalisé par Ahmed Badrakhan, pour lequel Farid compose aussi la musique.
Farid El Atrache est toujours resté fidèle à des principes de la musique arabe. La plupart de ses compositions sont des chansons d’amour, mais il a également composé plusieurs chants patriotiques et religieux. Sa carrière musicale s’étend avec un succès constant sur quatre décennies. Au début sa voix est haute et suave, avant d’évoluer vers le grave. Il est difficile pour un non initié de croire que c’est le même homme qui chante «Ya reitni tir» en 1930 et «Adnaytani bil hajar» en 1960. Dans presque tous ses concerts, il interprète un Mawal, improvisation vocale lente et poétiques, qui durent parfois plus de quinze minutes. Un genre musical qui va faire de lui une des plus grandes vedettes du monde arabe.
Côté cinéma, Farid El Atrache va jouer en tête d’affiche dans une trentaine de productions dont il compose la musique. La demi-douzaine de films qu’il tourne, entre 1947 et 1952, avec la danseuse du ventre Samia Gamal, qui partage également sa vie à l’époque, vont accroître considérablement sa notoriété. Après leur rupture, Farid continue à travailler avec d’autres grandes étoiles de l’écran égyptien, parmi lesquelles: Sabah, Faten Hamama, Mariam Fakhr Eddine, Imane, Shadia ou Magdah. Il apparaît dans deux comédies romantiques dirigées par Youssef Chahine «Ma chérie» (1956) et «Je n’ai que toi» (1958). En 1974, il tourne dans «Mélodie dans ma vie» de Henry Barakat qui ne sortira qu’après sa mort.