Abdellatif Jouahri, le gouverneur de la Bank Al Maghrib, a souligné que l’adoption des monnaies numériques par les banques centrales ne poserait pas de difficultés techniques majeures. Il a toutefois appelé à surmonter les obstacles politiques grâce à la coopération internationale.
Lors d’une table ronde sur les monnaies numériques des banques centrales, qui s’est tenue à Rabat, Abdellatif Jouahri a évoqué le lien entre la réflexion sur la monnaie numérique et le taux d’utilisation de l’argent liquide, qui représente 30% au Maroc. Il a souligné que l’utilisation de l’argent liquide a connu une augmentation significative pendant la pandémie.
Abdellatif Jouahri a également noté que malgré les efforts déployés par le système bancaire marocain, le taux de bancarisation ne dépasse pas 51%. Il a souligné que les jeunes, les femmes et les très petites entreprises sont les moins bénéficiaires des services bancaires, et a rappelé que les transferts effectués par les Marocains vivant à l’étranger représentaient 8% du produit intérieur brut l’année précédente.
Le gouverneur a souligné que la réflexion sur les monnaies numériques ne dévie pas des principales missions des banques centrales en matière de politique monétaire, de stabilité monétaire et de performance économique. C’est pourquoi un groupe de travail sur les monnaies numériques a été créé au Maroc.
Abdellatif Jouahri a également souligné l’importance de l’inclusion financière, en particulier dans le contexte des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui se tiendront à Marrakech cette année. Il a déclaré que le groupe de travail marocain sur les monnaies numériques réfléchissait à la conception d’une monnaie de détail et d’une monnaie de gros, mais que ces réflexions en étaient encore à un stade préliminaire.
Enfin, il a souligné que la réflexion sur les monnaies numériques est motivée par la prise de conscience que les changements de paradigmes et de technologies requièrent une participation active, sinon le fossé numérique continuera de se creuser entre les pays en développement et les pays développés. Abdellatif Jouahri a également noté que des questions fondamentales sur la contribution et les effets des monnaies numériques sur les banques centrales restent en suspens, et que les motivations et les défis diffèrent d’un pays à l’autre, en particulier entre les pays développés, émergents et en développement.
