Des investissements importants ont été déployés par Microsoft pour contribuer au développement des compétences et pour soutenir de nombreux programmes éducatifs de par le monde, a indiqué Wanjira Kamwere, responsable du développement commercial du programme MySkills4Afrika.
Cela démontre clairement que Microsoft est plus que jamais convaincu de la nécessité de donner aux jeunes les compétences nécessaires qui les aideront à s’ancrer pleinement dans la quatrième révolution industrielle, a écrit Mme Kamwere, dans un article intitulé “Nous devons encourager les jeunes filles à s’intéresser davantage aux STEM”.
Toutefois, certains handicaps subsistent encore, a-t-elle-dit. “En effet et pendant que nous nous efforçons d’intéresser le plus grand nombre possible de jeunes aux matières scientifiques, technologiques, d’ingénierie et mathématiques (STEM), la population féminine continue de manquer cruellement à l’appel”.
Selon un rapport publié par l’UNESCO et qui s’intitule: “Cracking the Code: L’éducation des filles et des femmes dans les STEM”, à peine 35 % des étudiants en STEM sont des femmes. Cet écart entre les sexes demeure particulièrement préoccupant, d’autant plus que les carrières dans le domaine des STEM sont considérées comme les emplois de l’avenir.
L’UNESCO relève, par ailleurs, un fort déséquilibre entre les sexes au niveau mondial, en particulier en Afrique subsaharienne. Ainsi et selon l’Institut de statistiques des Nations unies (ISU), moins de 30 % des chercheurs dans le monde sont des femmes.
De nombreuses études ont démontré que les femmes publiaient moins d’articles scientifiques liés aux STEM. Pire encore, ces mêmes études démontrent que les femmes sont moins bien rémunérées que les hommes pour leurs recherches relatives aux STEM et ne progressent pas aussi vite que les hommes dans leurs carrières, a fait remarquer Mme Kamwere.
De nombreuses raisons, qui sont particulièrement complexes, expliquent pourquoi la gente féminine demeure aussi peu représentée dans les disciplines et domaines liés aux STEM. Des préjugés conscients ou inconscients subsistent, de même que les normes sociales et les attentes culturelles influencent souvent le type et la qualité de l’éducation que les filles reçoivent, mais aussi les choix qui leur sont offerts.
Les femmes se doivent d’être suffisamment représentées et ce pour de nombreuses raisons
Il est important que la parité soit de mise dans le domaine des STEM, a-t-elle soutenu, notant que lorsque les femmes sont écartées des carrières liées aux STEM à cause de préjugés et de clichés notamment, cela influence indéniablement la qualité des produits et des services créés par les STEM. L’intelligence artificielle (IA) ou encore l’apprentissage machine sont devenues des domaines de prospection majeurs pour les entreprises qui développent des produits et des services basés sur ces technologies.
Selon le rapport 2020 du Forum économique mondial sur l’écart mondial entre les sexes, à peine 26% des professionnels opérant dans le domaine de développement de l’IA dans le monde sont des femmes, a fait observer Mme Kamwere, soulignant que ce même rapport a démontré que certaines régions du monde, telles que l’Afrique subsaharienne, ne combleront cet écart entre les sexes que dans 95 ans, une autre raison pour laquelle Microsoft continue d’investir dans le développement des STEM au profit des femmes.
Nous devons commencer tout de suite
Un rapport réalisé par le PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) et intitulé “Pourquoi les femmes qui optent pour une carrière scientifique sont rares ?”, relève que l’écart qui existe entre les sexes dans le domaine des STEM commence à se creuser chez les jeunes à partir de 15 ans.
Les garçons, a-t-elle poursuivi, semblent en effet plus confiants et plus intéressés par les grands sujets scientifiques et ce bien que des résultats similaires en sciences et en mathématiques soient enregistrés chez les deux sexes. Cette situation est probablement due en grande partie aux pressions sociétales et aux préjugés et stéréotypes inconscients qui sévissent au sein de certaines communautés et selon lesquels la science reste un domaine purement “réservé aux garçons”.
Et d’ajouter: “Il est essentiel que nous nous engagions auprès des filles à partir des écoles primaires et secondaires pour les convaincre que les matières STEM représentent des trajectoires de carrière potentielles pour elles. Le programme DigiGirlz par exemple incite les jeunes lycéennes à suivre des cours de STEM dispensés par des employés de Microsoft”.
Chaque année, Microsoft organise la Journée DigiGirlz dans le monde entier, notamment au Moyen- Orient et en Afrique. Ces événements, qui se déroulent sur moins de trois jours, permettent aux étudiants d’interagir avec les employés et avec les responsables de Microsoft et d’obtenir ainsi des conseils sur leur carrière, mais aussi des informations sur les nouvelles technologies et sur le rôle de celles-ci dans le monde des affaires, depuis le déclenchement de la pandémie liée à la Covid-19.
Ces événements sont organisés virtuellement et permettent ainsi à des jeunes filles originaires du Kenya, du Rwanda, du Canada et des États-Unis de prendre part au premier panel international virtuel DigiGirlz de Microsoft.
Cap sur les STEM
Les recherches démontrent également un fort désintérêt des femmes quant aux STEM. Les femmes abandonnent en nombre disproportionné les disciplines STEM pendant leurs études, lors de leur transition vers le monde du travail et même au cours de leur carrière. Les programmes de mentorat peuvent contribuer à encourager les femmes à poursuivre leur carrière dans le domaine des STEM.
Microsoft 4Afrika, a lancé WISE4Afrika au Kenya en partenariat avec l’université de Strathmore, offrant ainsi un véritable mentorat pour les jeunes étudiants sur une durée de neuf mois. WISE4Afrika est une initiative de Mentors across Borders qui a été déployée par des femmes leaders opérant au sein des centres de développement de Microsoft Inde et de Microsoft Kenya. Cette initiative vise à soutenir les femmes qui souhaitent poursuivre leurs carrières dans des domaines liés aux nouvelles technologies.
Indiquant que WISE4Afrika leur fournit l’apprentissage technique nécessaire, mais aussi les outils qui les prépareront à innover et à exceller dans ce domaine, Mme Kamwere a affirmé que grâce à un tel modèle, Microsoft encourage plus que jamais l’esprit de collaboration et d’autonomisation des femmes.
Bien qu’ils ne soient pas uniquement axés sur la promotion des candidates, les programmes de Microsoft SkillsLabs ont permis à plusieurs femmes de suivre une formation adaptée dans toute l’Afrique. Parmi les femmes bénéficiaires de ces programmes, on peut citer Grace Kapinga, une réfugiée de la RDC qui a fait l’objet d’une formation au sein du Dzaleka SkillsLab au Malawi. Grace Kapinga prévoit d’utiliser les connaissances qu’elle a acquises dans le domaine de la programmation et du développement de logiciels pour obtenir un emploi ou pour créer sa propre entreprise.
Aujourd’hui, à peine 30 % des apprentis du SkillsLab sont des femmes. Il reste donc encore quelques efforts à fournir si l’on veut parvenir à davantage de parité entre les sexes.
Un autre élément notoire c’est que les jeunes femmes qui nourrissent l’ambition de poursuivre leurs carrières des STEM restent particulièrement rares. Dans le cadre du programme MySKills4Afrika , les femmes qui s’investissent dans les STEM jouent un rôle important en tant que véritables modèles à suivre pour les autres.
L’un de ces modèles est indéniablement Miryama Abdulaziz, responsable de la chaîne territoriale de l’Est du Canada, qui vient de lancer un projet de volontariat MySkills4Afrika avec des stagiaires dans le cadre du programme Interns4Afrika. Miryama a travaillé avec un groupe de plus de 50 jeunes gens enthousiastes, intelligents et très ambitieux. A partir de la plateforme Teams, elle a organisé de nombreuses sessions de coaching autour du développement de carrière et de la préparation aux examens techniques Microsoft, aidant ainsi ces jeunes stagiaires à obtenir leurs certifications.
Nous devons multiplier nos efforts, pour atteindre la pleine parité entre les sexes
Selon la Banque Mondiale, le fait d’amener, davantage de femmes à occuper des emplois numériques contribuera à transformer l’économie en augmentant les revenus des femmes et en renforçant leur indépendance financière, a expliqué Mme Kamwere.
Mais pour parvenir à atteindre la pleine parité entre les sexes, il est nécessaire de favoriser l’inclusion féminine dans le secteur des nouvelles technologies. Il est donc impératif, d’un point de vue social, moral et économique, de veiller à ce que les jeunes filles et femmes d’Afrique puissent acquérir toutes les compétences nécessaires qui les préparent pleinement à affronter l’avenir, a-t-elle conclu.