Echoroukonline monétise son audience avec une entreprise israélienne ! Quelle ironie !
Echoroukonline monétise son audience avec une entreprise israélienne ! Quelle ironie !

Le site d’information Echoroukonline, l’un des médias en ligne les plus populaires en Algérie, ne cesse d’attaquer les relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, avec une intensité accrue depuis la normalisation officielle de leurs liens en 2020. Jour après jour, des articles sont publiés pour critiquer, discréditer, et moralement condamner tout rapprochement entre Rabat et Tel Aviv. Le ton est souvent acerbe, émotionnel, et parfois même accusatoire, allant jusqu’à remettre en question la souveraineté du Maroc dans ses choix géopolitiques.

Cependant, une contradiction flagrante mérite d’être mise en lumière : le site Echoroukonline lui-même héberge de la publicité émanant d’une entreprise israélienne. Cette incohérence soulève de nombreuses questions sur l’éthique éditoriale, la transparence financière, et la sincérité du discours promu par le média.

Infolinks : une entreprise israélienne bien présente sur Echoroukonline

En naviguant sur le site d’Echoroukonline, il n’est pas rare de voir des encarts publicitaires générés par Infolinks, une plateforme de monétisation publicitaire bien connue dans le monde du web. Ce détail, qui pourrait sembler anodin à première vue, revêt une importance stratégique lorsqu’on découvre l’origine de cette entreprise.

Infolinks est une entreprise d’origine israélienne, fondée en 2007 à Tel Aviv par Yariv Davidovich et Oren Dobronsky, deux entrepreneurs israéliens reconnus.

Bien que l’entreprise ait été rachetée par Thrive Plus LLC, une société américaine, et que son siège social soit aujourd’hui situé à Ridgewood, New Jersey, États-Unis, Infolinks maintient un centre de recherche et développement actif à Tel Aviv, en Israël.

En d’autres termes, même si la structure légale actuelle d’Infolinks est américaine, ses racines israéliennes sont indéniables, tout comme sa présence technologique continue dans l’État hébreu.

Une contradiction éditoriale

Comment expliquer qu’un site aussi virulent à l’égard d’Israël accepte d’héberger des contenus sponsorisés par une société israélienne ? Comment un média qui fustige le Maroc pour ses relations économiques, culturelles et politiques avec Israël peut-il profiter directement de revenus générés par une entreprise fondée à Tel Aviv ?

Cette situation met en évidence une dissonance qui mérite réflexion. D’un côté, Echoroukonline revendique une position nationaliste et anti-normalisation. De l’autre, il monétise son audience avec des outils qui financent indirectement l’économie israélienne.

Il est permis de se demander si la ligne éditoriale d’Echorouk relève d’une réelle conviction ou d’une posture idéologique destinée à séduire une partie de son lectorat, tout en fermant les yeux sur les réalités économiques de son propre fonctionnement.

Hypocrisie médiatique ou nécessité économique ?

Il est vrai que les plateformes comme Infolinks sont largement utilisées par de nombreux sites web pour générer des revenus passifs via la publicité contextuelle. Mais lorsqu’un média s’affiche de manière aussi militante contre un pays, il semble pour le moins incohérent de collaborer indirectement avec ce même pays à travers des outils numériques.

La logique économique peut parfois s’imposer face aux positions idéologiques. Mais dans ce cas précis, il serait honnête que le site Echoroukonline clarifie sa position : est-il contre Israël uniquement lorsqu’il s’agit de dénoncer les autres, ou bien cette hostilité est-elle aussi valable quand il s’agit de ses propres sources de revenus ?

L’heure de la transparence

La relation entre médias, publicité et idéologie est complexe. Mais la cohérence entre le discours et les actes est un pilier fondamental de la crédibilité journalistique. En acceptant les services d’Infolinks tout en dénonçant toute relation avec Israël, Echoroukonline expose une hypocrisie qui devrait interpeller ses lecteurs.

Il ne s’agit pas ici de défendre ou de condamner les relations entre le Maroc et Israël, mais bien de pointer une incohérence manifeste dans la posture d’un média qui se présente comme un défenseur de la cause palestinienne… tout en acceptant l’argent d’une entreprise née à Tel Aviv.

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